Article extrait de la NOUVELLE REPUBLIQUE du 20/09/2013 Correspondante Marie-Rose BROTIER |
Malgré un temps peu agréable... et c'est peu dire, Mme Claudine Lagoutte, ancien conservateur du Château d'Azay le Rideau a tout de même reçu une dizaine de personnes passionnées d'histoire aux Roches Tranchelion le samedi 14 pour les Journées du patrimoine.
La météo a été heureusement plus clémente qu'hier et de nombreuses personnes ont pu découvrir ou redécouvrir le patrimoine Avonnais sous le soleil ce dimanche 15 septembre.
70 personnes environ se sont déplacées jusqu'aux Roches Tranchelion où elles ont pu écouter M. Michel Meneau, auteur de "Tranches de vie et d'histoire aux Roches Tranchelion". Une trentaine est venue visiter l'église tout au long de l'après-midi, acceuillie par Mme Nadine Autechaud et Mme Aubert. Un petit groupe a suivi M. Jean Louis Rabusseau pour un périple très sympathique vers le petit patrimoine de la commune dont de nombreux lavoirs et loges de vignes.
Vous avez été certainement nombreux à prendre des photos... Si vous souhaitez en faire profiter les lecteurs de ce blog, n'hésitez pas, il suffit de m'envoyer vos clichés par mail à l'adresse de l'association : avon.patrimoine@live.fr
Merci d'avance à ceux qui le feront !
à bientôt !
Josiane B.
Merci à tous nos guides bénévoles ainsi qu'à Jeannine et Marie-Rose pour les photos !
Les premiers visiteurs arrivent pour le parcours découverte. |
Ce périple s'est terminé par la visite commentée de la magnifique église Notre Dame d'Avon et son remarquable porche du 12ème siècle.
Jean Louis Rabusseau, une passion : le patrimoine de la commune et son histoire... un plaisir : vous le faire partager ! |
Magnifique lavoir de la Fontaine Ste Marie, superbement mis en valeur par Camille et Régina Baudoin. |
Des fleurs à profusion ! |
au pied de la Fontaine Ste Marie |
lavoir plein de charme à Jautrou |
le lavoir des Sévaudières et sa toiture à trois pans. |
Ce lavoir est situé dans le hameau pittoresque des Sévaudières. |
Abreuvoir aux Sévaudières |
L'abreuvoir situé près du lavoir de la Fontaine Ste Marie. |
Jolie loge de vigne au coeur du vignoble Avonais. (une inscription : la Varenne, une date : 1900) |
Pas de "post it" autrefois, les notes étaient gravées à même la pierre. (loge de vigne de la Pottière) |
Au lieu dit "les Noraies" : la loge de vigne de la Pottière avec son grenier. |
CHÂTEAU Et COLLÉGIALE SAINTE-MARIE-DES-ROCHES-TRANCHELION
Juchées entre ciel et terre sur un éperon rocheux, les vestiges de la collégiale et du château des Roches, auréolés du mystère de leur légende défient le temps et la curiosité. La collégiale du XVIe siècle très endommagée laisse entrevoir sa magnificence passée. Elle représente avec l’église de Montrésor, la chapelle de Champigny-sur-Veude et de Rigny-Ussé, les seuls exemples d’architecture religieuse de la renaissance tourangelle. Sa façade à peu près intacte d’un style flamboyant à colonnettes et médaillons dénote une influence italienne certaine. La sobriété du décor et la légèreté des formes, en font un joyau de l’art renaissance. Construite en 1524 par Lancelot de la Touche, panetier du roi, elle abritait un collège de cinq chanoines. Contrairement au château détruit depuis au moins la fin du XVIIe siècle, elle se maintint jusqu’à la Révolution qu’elle traversa intacte, avant d’être victime de l’ignorance et du vandalisme. En 1855, elle était déjà dans l’état où nous la voyons aujourd’hui. Du château du XVe siècle, il ne reste que quelques pans de muraille et une tour de défense, Guillaume de Tranchelion, Seigneur de Palluau dans l’Indre, le fit construire en 1420. Le château et son seigneur devaient jouir d’un prestige suffisant pour que Charles VII et Louis XI décident d’y séjourner à plusieurs reprises de 1449 à 1461. En juillet 1449 s’est tenu le grand Conseil du Royaume par le Roi Charles VII. C’est ici qu’à été décidé la reprise de la lutte et de la reconquête définitive du territoire français sur les Anglais.
Visite commentée
A la découverte des Roches Tranchelion avec Claudine Lagoutte et Michel Meneau.
CIRCUIT LAVOIRS ET ABREUVOIRS
Avon-les-Roches est riche en points d'eau avec ses sources, fontaines et ruisseaux qui alimentent neuf lavoirs répartis dans nos hameaux. Beaucoup de ces hameaux, au XIXe et XXe siècle jusqu'aux années 1960/1970, avaient aussi des abreuvoirs aménagés où les bêtes en allant et revenant de paître s'abreuvaient longuement.
Circuit
"A la découverte du patrimoine Avonais, les lavoirs et abreuvoirs" par Jean-Louis Rabusseau. Découverte de lavoirs, notamment, à la Fontaine Sainte Marie et dans le pittoresque hameau des Sévaudières. Découverte d'une loge de vigne. Rendez-vous sur la place de la mairie, visite d'une heure et demie à deux heures environ. Au retour, possibilité d'une visite commentée de l'église Notre-Dame sur demande.
EGLISE NOTRE DAME D'avon
Construite vers 1120, l’église primitive fut rebâtie et agrandie au XIIIème siècle mais le porche fut conservé. Celui-ci fut très tôt reconnu comme le plus beau de Touraine avec celui de LOCHES (J.J. Bourassé - La Touraine 1851) et fut classé à l’inventaire des monuments et sites dès 1908. Son originalité réside dans l’abondance et la variété des décors ainsi que dans la diversité des influences. A l’intérieur, dans la partie nord de l’édicule on peut découvrir, gravé sur un quartier de pierre, un graffiti authentifié du XVème, relatant la mort de Charles le Téméraire. Dans l’église d’architecture gothique, on notera la sobriété et l’équilibre des formes ainsi que la qualité du matériau : ce tuffeau blanc de Touraine au grain si fin. On remarquera enfin le bénitier du XIIème siècle inscrit à l’inventaire des monuments et sites depuis 1965. Les vitraux datant de 1875 ont été restaurés et remis en place par M. VAN GUY, en 2002.
L’ÉNIGME DU PORCHE... Le narthex qui fait toute l’originalité de l’église d’Avon les Roches accueillait les pénitents dans la chrétienté primitive. Notre église est un des monuments religieux les plus remarquables de Touraine par son porche du XIIème siècle avec ses arcades en plein cintre, ses colonnettes à chapiteaux historiés. Ses archivoltes sculptées au dessus des voussoirs s’agrémentent de palmes et statuettes représentant les apôtres, motifs décoratifs d’époque que l’on retrouve sur quelques autres édifices tourangeaux. Mais le porche d’Avon attire touristes et aussi historiens par une inscription unique gravée à l’intérieur en écriture gothique, qui en fait son authenticité du XVème siècle relatant la mort de Charles le Téméraire Duc de Bourgogne. Longtemps ce graffiti posa trois problèmes : déchiffrage exact du texte, sa date, son auteur… Les deux premiers furent résolus avec opiniâtreté par l’historien de la vallée de l’Indre, Monsieur J. Maurice en 1949.
Le texte : « L’AN MYL IIIICLXXVI DEVANT NANCY DEDANS LORRENE FUT TUE LE DUC DE BORGOIGNE LA VIGILE DE LA TYPHOINE ». Orthographe d’époque, vigile désignant en latin le jour qui précède une fête religieuse et Typhoine désignant sous plusieurs orthographes pendant tout le Moyen Age la fête des Rois, donc il s’agit bien du 5 janvier, veille de l’épiphanie. La date : à l’époque de l’événement, l’année débutait à Pâques, le calendrier actuel avec le départ en janvier est postérieur de près d’un siècle, donc pour nous actuellement en 1477 et à l’époque 1476. L’auteur : reste là l’interrogation, « est-ce l’un des soldats du Téméraire, prisonnier à Chinon, (on dit bien que d’aucuns originaires de Dijon fabriquèrent de la moutarde du nom de Chinon), est-ce un fidèle du Roi René de Loraine qui possédait aussi l’Anjou tout proche, est-ce un desservant du Roi ou de l’église ? L’écrit est simple, sans signe de reconnaissance, relatant simplement le fait.
Petit retour sur Les Roches Tranchelion en images...
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