Nathalie Rivière, professeure de yoga du rire, déploie différentes expressions utilisées lors de ses cours. L’objectif : « Retrouver le rire d’enfant qui est en nous ».

Nathalie Rivière, professeure de yoga du rire, déploie différentes expressions utilisées lors de ses cours. L’objectif : « Retrouver le rire d’enfant qui est en nous ».
© (Photos NR, Julien Pruvost)

Vidéos, masques, gestes barrières… Professeure de yoga du rire, Nathalie Rivière s’adapte depuis deux ans pour faire rire ses adhérents. La reprise des cours en présentiel est attendue en mars.

Quand elle commence à rire, difficile de s’en empêcher. Nathalie Rivière est une experte. Vingt ans qu’elle distille ses cours de yoga du rire à travers tout le département. Mais depuis l’arrivée du Covid, c’est beaucoup plus compliqué de voir la vie en rire.

"En 1939, les gens rigolaient 20 minutes par jour. Il y avait beaucoup plus d’échanges qu’aujourd’hui. Maintenant, c’est deux minutes. Avec la pandémie, ça a encore descendu", blague la professeure.
"Remettre de l’espièglerie dans la vie de tous les jours"Elle en rigole mais la pandémie a mis le rire sous le tapis. Avec les premières vagues de Covid, les adeptes du yoga du rire ont été amputés d’une bonne partie de leurs cours. "Une semaine après le premier confinement, une adhérente m’a appelée pour me dire de trouver une solution parce qu’elle n’allait pas tenir", raconte Nathalie Rivière. La prof s’est emparée de son ordinateur et a commencé à enregistrer des vidéos de cinq à six minutes : "J’en faisais une par semaine mais après, c’était tous les 15 jours car c’était un peu lourd." Au total, 70 vidéos seront partagées par mail et sur les réseaux sociaux.

Ces petites pastilles de rire "permettaient de couper un peu et de garder du lien". Après le confinement, les mesures sanitaires sont venues perturber le bon déroulement des cours. Interdiction de bouger, de se toucher, sans compter le port du masque… Compliqué de rire avec un bout de tissu qui vous cache une partie du visage : "Pour l’échauffement, il y a des exercices à faire avec la bouche. Le masque, je le mange." Des restrictions qui ont fini par la décourager. Depuis le mois de novembre 2021, les cours sont à l’arrêt. Trop compliqué à mettre en œuvre. "Il y en a qui ont repris les vidéos du premier confinement. Ça leur manquait", glisse Nathalie Rivière.

Et pour cause, dans un contexte plus que morose, le rire peut s’avérer une arme très efficace pour traverser une pandémie. "Ça renforce le système immunitaire, lutte contre l’aérophagie, permet de retrouver de la convivialité et de la confiance en soi. Ça régule le rythme cardiaque. Le yoga du rire est reconnu depuis 2018 par la Fédération française de cardiologie", précise la spécialiste. Mais surtout, le yoga du rire permet de "chasser le stress et de lutter contre la dépression".
Rire de nouveau ensemble en marsCe "rire forcé et sans raison est un médicament gratuit qui nous permet de garder le moral". Mais rire par écrans interposés, ce n’est pas la panacée. Nathalie Rivière en a fait aussi l’expérience : "J’ai fait deux séances de yoga avec un professeur en visio mais je n’y arrive pas. La vidéo ça aide, beaucoup m’ont dit merci parce que ça les a aidés à passer le confinement. Mais ils préfèrent qu’on se retrouve dans une salle. La convivialité leur manque."

Cette convivialité, Nathalie Rivière et sa quarantaine d’adhérents espèrent la retrouver au début du mois de mars avec la reprise des cours en présentiel histoire de "remettre de l’espièglerie dans la vie de tous les jours". Avec, en ligne de mire, la journée du rire le 22 mai à Notre-Dame de Rigny.