Un camion qui se déplace pour des consultations ophtalmologiques dans des communes rurales d’Indre-et-Loire
Le dispositif d’ophtalmologie nomade fonctionne en partenariat avec les hôpitaux, et sans dépassement d’honoraires.
© (Photo Lisa Darrault)
Pour lutter contre les déserts médicaux, le camion de téléconsultation ophtalmologique propose des rendez-vous dans divers villages d’Indre-et-Loire. Reportage.
« Votre vision a baissé ? » À 13 h 45, Emma Walter, orthoptiste, accueille son premier patient de l’après-midi. Cette consultation est un peu particulière : elle se fait à bord d’un camion de téléconsultation ophtalmologique, de la société TOM, garé sur le parking de la maison de santé de Genillé (Indre-et-Loire). Comme tous les vendredis, l’orthoptiste réalise, sur rendez-vous, les visites de contrôle. « Il faut être un couteau suisse, on fait tout. Au cabinet, il y a les secrétaires médicales, alors que là c’est nous. » Ce dispositif permet de traiter douze patients par demi-journée et environ mille par mois.
De la salle d’attente aux différents appareils, en passant par les ordinateurs, le véhicule est équipé comme un vrai cabinet. Et la machine est bien rodée : une fois la carte Vitale récupérée, le questionnaire rempli, Emma Walter enchaîne les contrôles de routine (myopie, astigmatie, tension oculaire, fond de l’œil…). Après une petite dizaine de minutes de tests, elle appelle l’ophtalmologue, au CHRU Bretonneau, qui prescrit, selon les besoins, de nouvelles lunettes, des examens complémentaires ou une intervention à l’hôpital.

Les appareils nécessaires aux tests ophtalmologiques routiniers sont tous présents, ainsi que les ordinateurs permettant la liaison avec le médecin situé au CHRU Bretonneau.
© (Photo Lisa Darrault)
Un cabinet d’ophtalmologie, un jour par semaine
Grâce à l’étude des résultats en direct, elle peut poser un diagnostic. « Tout va bien, entame-t-elle à l’adresse de Gérald, à qui Emma a passé le téléphone. On va juste augmenter la correction de loin, ma collègue va vous remettre la prescription et il faudra refaire un contrôle dans deux ans. » En un quart d’heure, Gérald repart muni de son ordonnance pour de nouvelles lunettes. « Mon ancien ophtalmo était à Amboise. Avec TOM, on peut trouver des rendez-vous rapidement, et j’habite à dix minutes », témoigne Gérald. Avant de laisser la place à Pierre-Antoine, 7 ans. « On s’est vues il n’y a pas longtemps, non ? », demande Emma à la mère, qui avait accompagné son frère quelques semaines auparavant. L’ophtalmologue lui prescrit des lunettes, mais il faudra revenir pour établir la correction à appliquer. « J’ai un créneau à 16 h 45 la semaine prochaine. »
À 14 h 25, place à Nadine, qui n’a pas vu d’ophtalmologue depuis trois ans. Elle a du mal à ouvrir les yeux, son rendez-vous s’étire dans le temps : le planning d’Emma prend aussi cette donnée en cours, et cela n’impacte pas les patients suivants. À 14 h 50 arrive Pierrette, 75 ans, dont la vue a baissé et qui ressent une gêne. Sur demande du médecin, Emma réalise aussi un scanner OCT (examen complémentaire parfois nécessaire). « La cataracte commence à arriver à gauche, mais il est tôt pour opérer, revenez d’ici six mois ou un an. » Une fois Pierrette repartie, Emma enchaînera ainsi jusqu’à 17 h 30, lorsque le chauffeur viendra ranger les appareils, les sangler, et reconduire le camion à Trousseau.

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