01/09/2024

FRANCE BLEU, Histoire en Touraine : Le camp militaire du Ruchard


ARTICLE PROVENANT DU PODCAST DE FRANCE BLEU DIFFUSÉ LE 29 JANVIER 2023. 

C’est l’histoire d’un lieu un peu secret que l’on ne connait souvent que de nom, un vaste espace forestier situé entre Azay-le-Rideau et Chinon. On met aujourd’hui le cap ensemble sur le camp militaire du Ruchard.

Tous ceux qui font régulièrement la route entre ridellois et chinonais ont forcément déjà vu les panneaux indiquant sa présence : le camp militaire du Ruchard s’étend sur près de 1500 hectares, répartis sur les communes d’Avon-les-Roches, de Villaines-les-Rochers, de Neuil et de Crissay-sur-Manse. On va s’intéresser aujourd’hui à l’histoire de ce camp militaire, une histoire qui a débuté dans la seconde moitié du 19ème siècle.

Au départ, une école de tir

En 1873, l’armée française installe un camp et une école de tir dans les landes du Ruchard. Ces vastes espaces boisés étaient une ancienne réserve de chasse royale, et présentaient l’intérêt de leur caractère isolé. L’école d’application du tir s’installe sur place deux ans plus tard, en 1875. Les écoles d’application sont des établissements de formation destinés aux officiers et sous-officiers, où l’on parfait sa formation. L’école sur place reste jusqu’en 1914.

Un camp de prisonniers… puis un bien triste lieu de convalescence

Avec l’entrée dans la première guerre mondiale, le camp du Ruchard va tout d’abord être transformé en un lieu de détention pour les prisonniers allemands. Mais assez rapidement, il va devenir un lieu d’accueil et de convalescence pour les soldats du contingent belge. Hélas, loin d’être un lieu d’apaisement, le camp est en fait un lieu où les rixes, les maladies et les décès sont monnaie courante… 63 tombes et une stèle attestent aujourd’hui de cette triste période. Près de 10 000 citoyens belges y passeront entre 1914 et 1917.

Un camp des troupes Nazies durant la seconde guerre mondiale.

Durant l’entre deux guerres, des troupes de l’armée françaises s’y entrainent régulièrement, puis le camp redevient un sordide lieu de détention pour les détenus de droit commun et les ressortissants des « puissances ennemies ». Les mobilisés d’Indre-et-Loire y sont aussi regroupés pour se préparer au combat. A la mi-août 1940, après la débâcle, la 46ème division allemand s’installe sur place. Le Ruchard devint une zone d’entrainement pour les unités nazies, et un camp de détention. Des films de propagande seront aussi tournés sur place, on ira même jusqu’à reproduire un faux village ukrainien à cet effet.

Un lieu toujours marqué

Libéré en aout 1944, le camp est repris par l’armée française et agrandit le camp. Le Ruchard demeure toujours lié à l’armée. Il accueille régulièrement les stagiaires de l’école du train et la logistique opérationnelle (Bourges). Il est aussi ponctuellement le lieu d’entrainement d’unités d’élite des forces de l’ordre.

Un patrimoine forestier de premier ordre

Le Ruchard, c’est aussi un vaste espace de nature fait de forêt et de landes. Au-delà des installations miliaires, on trouve une grande diversité naturelle. Les chênes et les hêtres qui composent la forêt sont notamment particulièrement remarquables. Les tourbières accueillent aussi une flore très intéressante.

Vous pouvez écouter le podcast de l'émission de radio France en cliquant sur ce lien : Histoire en Touraine

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