01/05/2021

PATRIMOINE Le pigeonnier de Roncé à Panzoult


 Le pigeonnier de Roncé à PANZOULT (37) ressuscite.


Le pigeonnier avant sa restauration


en 2003

avant la restauration










et voilà le travail : Magnifique ! 








ARTICLE NR DU 21/02/2021 

 Le pigeonnier de Roncé à PANZOULT (37) ressuscite.

Quinze ans après son rachat par le Département, alors qu’il était au bord de la ruine, l’édifice situé à Panzoult est sur le point d’être restauré. Un chantier particulier qui aura duré une année.
Le 4 février dernier, le grand drap blanc, qui le recouvrait jusqu’à présent, tombait pour le révéler. Dans la plaine de Panzoult, sur les bords de Vienne et les routes du Bouchardais, le pigeonnier de Roncé dénote par sa verticalité. Son architecture aussi, qui fait d’un des derniers vestiges du château du même nom l’un des plus beaux pigeonniers de Touraine et du Grand Ouest.
Classé monument historique en 1924, l’édifice s’est pourtant effrité au fil des années et des décennies, face à l’abandon progressif dont il a été l’objet. Mais ce monument exceptionnel qui a vu le jour au XVIIe siècle - le grand siècle de l’architecture française - est en train de connaître une seconde jeunesse. Un renouveau insufflé par l’architecte Arnaud de Saint-Jouan et le Département d’Indre-et-Loire, qui décida de le racheter en 2005.
« À l’époque, le maire de Panzoult avait interdit la circulation sur la voie qui longe le pigeonnier, pour des questions de sécurité », rappelait quelques mois avant le début du chantier, Nadège Arnault, vice-présidente en charge du dossier au sein du conseil départemental. « De grosses fissures étaient en train de se former. En partie haute, les failles grandissaient. Si on n’intervenait pas, l’édifice s’écroulait dans les dix ou vingt années à venir », soutient aujourd’hui Luc Guépin, chef d’un chantier sur le point de se terminer.
Ressuscité à l’identique
Débuté en mars 2020, ce dernier était initialement censé se terminer fin janvier 2021. Il prendra finalement fin en mars prochain, en raison des deux mois de retard pris à cause du premier confinement.
Il aura donc fallu une année pleine à l’entreprise SN Billon Centre pour redonner au pigeonnier de Roncé son lustre d’antan. Pour cela, l’entreprise basée à La Roche-Clermault et spécialisée dans la restauration des clochers, églises et châteaux s’est fiée à la volonté des deux architectes - Arnaud de Saint-Jouan et Étienne Barthélemy - pour ressusciter le pigeonnier de Roncé à l’identique.
« Très vite, on a rebouché les grosses fissures et puis on a fait les changements de pierres, explique Luc Guépin qui, avec son équipe, a notamment œuvré à la rénovation du grand clocher de l’église abbatiale de Beaulieu-lès-Loches. En tout, plus de 25 m3 de pierres ont été changés et importés de la carrière de Marigny-Brizay, dans la Vienne. On a recréé les pinacles qui étaient fracturés. On a repris toutes les corniches dont les trois quarts avaient disparu. Le fleuron n’existait plus non plus… Et on a repris tous les enduits pour les recréer comme à l’époque. »
Si Luc Guépin et ses ouvriers reçoivent la visite d’automobilistes ou de riverains curieux au quotidien, il faudra attendre au moins un bon mois et la fin du chantier pour découvrir le pigeonnier de Roncé dans ses moindres recoins. « Il y aura des grilles de défense à l’intérieur qui permettront de pouvoir y pénétrer, précise le chef de chantier. Pas sur la totalité de la surface, mais sur 1,50 m et on pourra profiter de la voûte. »
L’équipe de SN Billon Centre s’attaquera ensuite aux remparts de la forteresse de Chinon. Un autre chantier d’envergure.
Quid des oiseaux et chauves-souris ?
La restauration du pigeonnier de Roncé sur le point de se terminer, la question se pose alors de savoir si celui-ci sera habité ou non. Par des pigeons, mais pas que.
Deux colonies de chauves-souris avaient investi l’édifice avant le début du chantier. Car architectes et ouvriers tiennent autant au fait de vouloir restaurer le pigeonnier en l’état qu’à préserver les espèces qui avaient investi les lieux avant le début du chantier. Celui-ci s’est d’ailleurs déroulé en collaboration avec la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux).
« Quand on est arrivé, en plus des chauves-souris, une famille de chouettes était également là, précise Luc Guépin. Un nichoir a ainsi été installé dans une des lucarnes. On veille aussi à ce qu’il y ait de petites cavités pour les chauves-souris. »
Ce dernier l’assure néanmoins : « Ça ne vivra plus à l’intérieur du pigeonnier, celui-ci a été condamné, mais on veille à ce que les oiseaux puissent habiter autour, avec la plantation d’arbres. »
M. Ri.
NR Publié le 21/02/2021 
En savoir plus sur le village de Panzoult (cliquez sur le lien) :


TOURAINE LE DEPARTEMENT article du 20 10 2020
[ CHRONIQUE HISTORIQUE ] 🔎
Acquis en mars 2005 par le Département d'Indre-et-Loire, le pigeonnier de Panzoult est l'un des plus remarquables de Touraine. Il est d'ailleurs classé au titre des monuments historiques depuis février 1924. 🤩
Les études documentaires révèlent que cette fuye (petite volière) dépendait du château de Roncée, détruit vers 1830. 🏰 A cette date, le cadastre mentionne les vestiges de jardins à la française, caractéristiques de l'époque de Louis XII. ⚜️
L'analyse stylistique du pigeonnier indique une date de construction vers 1630, soit quelques années avant le château et la ville de Richelieu. ☝️
L'étude des fragments d'armoiries sculptées au-dessus de la porte montre deux blasons accolés, avec des stries renvoyant à la couleur azur 🔵. Cette couleur identifie les constructeurs : Léonor Barjot et Eléonor de Voyer de Paulmy, mariés à Tours en 1629.
Cet édifice constituait une pièce maîtresse du château de Roncée. Les pigeons fournissaient en effet une viande de choix, et leurs déjections produisaient un engrais de qualité, la colombine, utilisée dans les vergers et les vignes.
Vers 1630, la fuye était sans doute couverte d'une toiture car le dôme actuel résulte d'une surélévation réalisée vers 1700, comme en témoignent les rangées de boulins du couronnement, d'un aspect différent des rangées inférieures. 🕊
Actuellement en travaux de rénovation, la consolidation du dôme et la restauration des maçonneries devraient s'achever en mars 2021.
Les visiteurs pourront alors découvrir les 2 400 boulins-alvéoles abritant des couples de pigeons dans le grand dôme en pierre de taille.

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