02/05/2021

AVON LES ROCHES : COMMENT SAUVER LES ROCHES TRANCHELION ?

COMMENT SAUVER LES ROCHES TRANCHELION ?



La commune d’Avon-les-Roches possède un patrimoine incontournable. Bien que propriété privée, les Roches Tranchelion appartiennent de cœur à la communauté avonaise et participent, comme le souligne Michel Meneau, président de l’association Les Amis des Roches Tanchelion, à son identité.
Cette collégiale, Notre-Dame des Roches Tranchelion, est le vestige d’un ensemble castral du XVe siècle, disparu au cours du XVIIe. Il ne reste qu’un fragment de murailles flanquées de deux tours d’angle en ruine. Afin de lui assurer sa pérennité, des travaux de consolidation eurent lieu dans les années 20. L’édifice est sorti de l’oubli grâce au fermier des Roches qui a décidé de mettre en état le chemin d’accès. Les travaux d’aménagement des alentours, en 1966, ont permis la découverte d’un trésor monétaire.
Depuis ce jour, les visiteurs sont venus de plus en plus nombreux. Mais, hélas, le monument se détériore (vandalisme, extraction de pierre, etc.). L’association est limitée dans son action puisque le site étant une propriété privée, elle ne peut que constater sa dégradation et sa dangerosité soulignées par les pouvoirs publics. L’espace de visite a été délimité avec un signalement des risques liés à la fragilisation de la crypte et de la voûte du transept nord.
L’association a alerté et consulté les collectivités locales afin d’étudier des solutions pour préserver le site et le rendre à nouveau fréquentable. La collégiale Notre-Dame des Roches Tanchelion aura 500 ans en 2027. Il serait bon, souhaite Michel Meneau, « d’assurer des gages de survie à cette vieille dame et de permettre à ses nombreux admirateurs des visites sécurisées. C’est pour cela que nous avons besoin du soutien de tous (habitants, sociétaires, propriétaire, collectivités…). »






Un peu d'histoire et de "magie"

Baguette magique sur Les Roches Tranchelion, à Avon les Roches.
Quand une ruine se reconstruit durant le temps de son survol… La magie de la 3D… (novembre 2020)
La Collégiale Notre-Dame des Roches Tranchelion, à Avon les Roches, fondée en 1527 – abandonnée au XVIIIº s., aujourd’hui ruinée.
Ce joyau du début de la Renaissance, situé à deux pas du village d'Avon-les-Roches, a été construit entre 1520 et 1524 et consacré en 1527 en tant que chapelle funéraire.
L'église a été édifiée sur la partie inférieure d'un ancien château dont les salles basses existent en dessous. Ces salles sont munies de meurtrières. Le motif d'entrée de la chapelle a conservé ses sculptures. La collégiale fut fondée en 1527 par Lancelot de la Touche. Les voûtes s'élèvent à plus de douze mètres.
Il ne reste de l’ancien château des Roches Tranchelion que quelques pans de murailles et une tour d’angle de l’enceinte. Aucun plan ni aucune représentation graphique ne nous est encore parvenue.
Le site n’en était pas moins un site défensif important et d’autant plus précoce que sa situation était stratégique, portant la marque d’importance des fiefs de haute, moyenne et basse justice.
C’est un certain Guillaume de Tranchelion, seigneur de Palluau dans l’Indre, qui en devint propriétaire pour l’avoir reçu en dot de son épouse, fille de Guillaume Ourry, et qui y fonda en 1440 une chapelle consacrée à Marie-Madeleine.
Une transmission se fait alors en cette même période en faveur de Hardouin de la Touche, apparenté du précédent. Ancien membre de la cour du roi de Naples René d’Anjou, dont il a été maître d’hôtel, il fut membre du conseil de Charles VII avant d’être panetier du roi Louis XI. De son mariage en 1469 avec Margerie de Créhalet, il eut un fils Lancelot de la Touche.
Le château et son seigneur devaient jouir d’un prestige suffisant pour que Charles VII vienne y séjourner à plusieurs reprises en 1446, 1447, 1449, 1458, 1459, 1460 et 1461, envoyant parfois même lettres et missives depuis Les Roches.
Mais parmi ces séjours il en est un qui compte particulièrement dans l’Histoire : c’est le grand Conseil du Royaume qui devait décider de mettre fin à l’interminable guerre de Cent Ans en partant à la reconquête finale du territoire français sur les Anglais. C’est ainsi plus de 100 dignitaires du Royaume qui sont convoqués au château des Roches Tranchelion le 17 juillet 1449, représentant, avec leur suite, une venue de plus de 1000 personnes… et l’événement est largement rapporté dans la chronique de Matthieu d’Escouchy. Ce Conseil nécessita une seconde assemblée solennelle, au même lieu, le 31 juillet suivant, avec les mêmes, au cours duquel il fut décidé de jeter toutes les forces royales dans la guerre. Cette décision aboutira à la reconquête de la Normandie avec la bataille de Formigny en 1450, puis de la Guyenne avec la bataille de Castillon en 1453… Et ainsi, 300 ans après le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt, le sort de la couronne française s’est joué en ce lieu désormais bien mal connu de la plupart: le château des Roches Tranchelion…
Le prestige du château connaît son apogée à cette époque, sous le « règne » de Lancelot de la Touche qui notamment fondera, à l’emplacement de la chapelle Marie-Madeleine évoquée plus haut, une « belle et somptueuse » église collégiale qui sera consacrée en 1527 et placée sous le vocable de saint Jean le baptiste.
Contemporaine de la sainte chapelle de Champigny-sur-Veude, légèrement antérieure à celle d’Ussé au style de laquelle elle s’apparente, elle reste, avec l’église de Montrésor, l’un des rares exemples d’architecture religieuse tourangelle du début de la Renaissance et, malgré sa déchéance, elle montre encore avec élégance les marques de sa magnificence passée.
« L’élévation des voûtes est appropriée aux dimensions générales et l’harmonie qui en résulte tempère le goût recherché de l’ornementation. La sculpture a puissamment concouru à l’embellissement de la façade malgré les mutilations… Ce caractère de sobriété dans l’abondance et de dignité dans la fantaisie, ne ressemble en rien à la profusion qu’on remarque dans certaines églises de la Renaissance plus rapprochées de la capitale. »
Jean-Jacques Bourassé, abbé et archéologue tourangeau (1813-1872), spécialiste de l’architecture religieuse tourangelle.
(source Histoire à la carte)

Quand une ruine se reconstruit durant le temps de son survol… La magie de la 3D…


Comment sauver les Roches Tranchelion ? Publié le 10/03/2021 

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